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En 2016, les partenaires de la santé à La Vallée se sont mis ensemble et ont constitué un Comité de pilotage destiné à mettre en œuvre le Pôle Santé Vallée de Joux (PSVJ). En 2018, la nouvelle Association a été créée et a nommé la future Directrice, Pascale Meylan. Elle nous décrit son parcours et son cahier des charges.

Vous êtes une Combière pure souche?
Oui. J’ai grandi à deux pas de l’hôpital, et j’y ai fait mon apprentissage de commerce. En 2000, à la fusion avec Saint-Loup, j’ai joué le rôle d’agent de liaison entre les deux sites hospitaliers qui fusionnaient leurs administrations. J’ai passé un diplôme d’économiste d’entreprise HES et j’ai mis à profit mes nouvelles connaissances lorsque j’ai été appelée pour piloter le transfert administratif des patients dans une seconde opération de fusion entre Saint-Loup et les eHnv. Ensuite, je me suis spécialisée dans la gestion hospitalière avec l’obtention d’une maîtrise fédérale. J’ai quitté provisoirement le domaine hospitalier quand j’ai repris avec mon mari l’Hôtel de Ville de l’Abbaye, avant d’être appelée à la direction du PSVJ.

Pourquoi a-t-on créé le PSVJ ?
Pour instituer une gouvernance locale sous l’égide de laquelle tous les partenaires de la santé travaillent ensemble: les communes du Chenit, du Lieu et de L’Abbaye, l’hôpital, l’hébergement, les soins à domicile et bien sûr les médecins indépendants. De la même manière qu’à Sainte-Croix et au Pays-d’Enhaut, le PSVJ développera des prestations adaptées aux spécificités d’une région de montagne.

Comment les praticiens indépendants s’insèrent-ils dans ce dispositif?
Les praticiens installés en cabinet à La Vallée ont déjà un lien avec l’hôpital, où ils sont tous médecins-cadres: ils se partagent la garde médicale sur le territoire, ils suivent leurs patients en cas d’hospitalisation; en outre, deux généralistes ont installé leur cabinet à l’intérieur du site.

Qu’est-ce qui va changer?
L’hôpital a trois axes d’activité: l’hospitalisation, l’ambulatoire et l’hébergement. Ces missions ne changeront pas, elles vont s’étoffer pour répondre aux besoins de la population, par exemple pour les consultations ambulatoires et celles des spécialistes. Nous développerons également l’offre du CAT (Centre d’accueil temporaire), qui déménagera dans un nouveau bâtiment. Le PSVJ a la mission de travailler sur le bouquet de prestations mis à disposition localement pour répondre aux besoins de la communauté. Les axes de travail sont le renforcement du maintien à domicile et la promotion des soins primaires pour  garantir une prise en charge de proximité de qualité. Le renforcement de la psychiatrie de liaison et de l’âge avancé est aussi un axe de travail. Enfin, la construction d’un nouvel EMS offrira quelques places supplémentaires d’hébergement pour la région. Pour les collaborateurs des eHnv et du CMS,  le changement majeur s’opérera au niveau de leur gouvernance qui sera transférée au PSVJ au 1er janvier 2020.

Quelle sera l’autonomie financière du PSVJ?
Il sera directement responsable auprès de la Direction Générale de la Santé. Pour les soins à domicile, l’ASPMAD restera garante que la qualité des prestations soit en cohérence avec le reste de la région.

Quelles sont les tâches qui vous attendent en 2019?
Il y a du pain sur la planche! Nous devons constituer notre système d’information, mettre sous toit notre projet médical, travailler avec l’ensemble des collaborateurs pour construire ce Pôle Santé et assurer une meilleure prise en charge avec des trajectoires de soins plus fluides – tout cela devant être opérationnel au 1er janvier 2020. Dans un premier temps il nous faut communiquer et convaincre afin que la population, les collaborateurs et les politiques nous fassent confiance, et dans un deuxième temps montrer que nous pouvons être pérennes du point de vue économique. Chez les collaborateurs, nous observons une adhésion de principe au projet; la conviction s’installera non en posant des stratégies dans un bureau, mais dans un dialogue permanent avec les équipes en place.